La posture doit permettre l’ouverture de tout le corps

On entend par « ouverture » la possibilité de détente musculaire, de confort relatif permettant à l’assise une forme d’attention vigilante qui viendra renforcer la méditation. Car, la distraction est entretenue par des douleurs des membres qui s’endorment à cause de la compression des nerfs ou de vaisseaux sanguins. Tout comme un stress supplémentaire sera occasionné par une position inappropriée.

À des fins de détente, le débutant est invité à pratiquer la posture du Qi Gong de l’arbre quotidiennement. C’est une première étape qui intéresse la détente et la circulation du Qi. Cette posture n’est pas si statique qu’il y paraît. Tous les membres du corps travaillent à un dixième de leur capacité, toutes les articulations sont vivantes et comme traversées de légers souffles, la position d’enracinement, l’ouverture aux épaules, le redressement de l’axe, la respiration interne, sont les prémices « déroulés » de la position d’assise traditionnelle. En effet, si nous décrivons les positions de Qi Gong en détail nous allons trouver les mêmes caractéristiques sans enroulement au niveau des hanches, des épaules, des pieds et des mains ou des deux genoux, le même redressement de la colonne vertébrale. C’est une façon d’approcher la position d’ouverture du corps sans contrainte brutale, en respectant les tensions du moment. Lorsque l’énergie se remet à circuler dans cette posture, certaines zones peuvent devenir douloureuses ce qui correspond à un réveil énergétique mais peu à peu le corps s’unifiera.

 

La position

Le débutant en posture assise devrait commencer par s’asseoir au bord d’une chaise dans la position hiératique du pharaon en méditation, qui est pour l’occidental la posture idéale, quelles que soient les tensions corporelles préexistantes. Cependant si cette manière de s’asseoir permet une circulation sanguine correcte, elle ne procure pas les ouvertures de certains points d’acupuncture décrits en assise traditionnelle. Que ce soit debout, assis, en lotus ou à genoux, la posture doit permettre à l’axe d’accomplir les souffles à partir du Dan Tien, dans un accord parfait entre le sang et l’énergie, où l’attention parvient à se mêler à l’impulsion du cœur.

  • Les jambes sont croisées

  • Les genoux appuient fortement sur le sol en repoussant la terre avec les genoux. Repousser également la face supérieure du pied, particulièrement le quatrième orteil

  • Le bassin est basculé vers l’avant, en antéversion, afin de redresser le dos à partir de la vertèbre lombaire L5. Les courbures vertébrales s’effacent comme celles d’un bébé

  • Le ventre est détendu

  • Le nez et le nombril sont sur une même ligne verticale ; les oreilles et les épaules sont sur un même plan vertical

  • Les épaules sont relâchées naturellement

  • Le regard se pose à un mètre devant soi ou les yeux sont clos, de toute façon, ils ne regardent rien d’extérieur, ils ne sont pas focalisés

La respiration

La respiration axiale suspend le corps par le sommet de la tête. Cette suspension est obtenue par une suite de différentes phases de redressement qui semblent paradoxales car elles ressemblent plus à des enroulements qu’à des étirements.

Ce n’est pas un étirement du dos mais au contraire un enroulement antérieur, un lien puissant entre la sphère du bassin et la sphère de la tête développé par la contraction de la face antérieure du tronc. Cet enroulement antérieur est contrebalancé par une expansion thoracique et une montée du sternum durant la phase inspiratoire de la respiration interne : Au final, cette double contrainte antéro-postérieure n’est pas une tentative d’aller « vers le haut » mais un équilibrage yin yang de la face antérieure et de la face postérieure du tronc.

 

La posture intègre ce fait méconnu, à savoir qu’un corps est muni d’une pensée instinctive immédiate, foudroyante. La tenue en ouverture maximum du corps, rotation externe absolue des membres, effacement des courbures de l’axe, respiration, etc, harmonise le Dan Tien médian qui est la place du cœur organe.

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Le cœur est le chef d’orchestre de tous les rythmes, émotions, pensées, etc.

Ainsi, la posture permet au corps, à l’âme et à l’esprit de se synchroniser.

Effet immédiat garanti sur le silence intérieur, la félicité, la joie et la liberté dans l’être.

Extrait de Tae Inn automassage et toilette taoïste, par Lou Yan